Les drogues de synthèse
Les drogues ont envahi l’espace du quotidien. Les médias qu’ils soient écrits, télévisées ou radio, les débats de société mêlant aspect sanitaire ou politique sur les soirées « rave » ou sur l’aspect nocif de l’utilisation des drogues, sont le reflet de l’interrogation permanente et collective qu’elles suscitent. Dans un monde de plus en plus exigeant ou l’intégration, la performance et l’adaptation semblent être les maîtres mots, les drogues de synthèse et les nouvelles molécules peuvent apparaître comme des réels moyens d’intégration et d’acceptation du quotidien. A une époque où les jeunes semblent souffrir d’un manque de communication et de difficulté relationnelle avec leurs aînés, ces drogues apparaissent souvent comme pouvant leur apporter ce qui leur manque : reconnaissance, identité, création d’empathie, éléments de socialisation, etc.
L’utilisation des substances psychoactives connaît actuellement un développement sans précédent. L’effet le plus recherché est la modification de l’état de conscience et/ou du comportement. Il est fort probable que ce type d’utilisation soit amené à se développer notamment parce qu’à une demande de plus en plus massive et précise correspond des possibilités techniques et des modes d’accès à de nouvelles molécules de plus en plus diversifiés.
Le terme de nouvelles drogues de synthèse est un terme générique qui permet de prendre en compte des molécules très utilisées ou en passe de l’être. Cependant, au lieu de parler de nouvelles drogues il serait plus précis de parler de drogues de synthèse d’usage nouveau. Cela permet d’inclure de « vieilles » molécules dont l’usage s’est récemment développé, comme l’Ecstasy par exemple, et des molécules plus récentes dont l’utilisation même si elle est actuellement confidentielle ne peut que se répandre. Les auteurs, praticiens dans le champ de la toxicomanie et des addictions à l’Hôpital Marmottan de Paris, soulignent cette dimension intéressante, et analysent des faits de la recherche scientifique – pharmaceutique et militaire – concernant ces nouvelles drogues de synthèse.
Le livre est structuré autour de la présentation de différentes substances psychoactives – les plus connues comme le LSD ou le MDMA (ecstasy) – mais aussi les nouveaux mélanges qui portent le nom d’ecstasy, le MTA (ou Mitsubishi Turbo, réputé létal), l’Ice et le Yabaa (dans la clase des méthamphétamines.
Les auteurs insistent sur les aspects évolutives de la toxicomanie et les savoirs de plus en plus élaborés des apprentis chimistes, savoirs consultables en direct sur Internet.
Pour finir, les auteurs dressent une liste d’approximativement 700 produits, avec la composition et les « street names » les plus courants.