Stress post-traumatique
PTSD et addiction
Plusieurs études nord-américaines se penchent sur la théorie traumatogène de la pharmacodépendance chez les anciens combattants du Viêt-nam. Ces combattants développent et maintient après la fin des combats une dépendance aux drogues dures, cette dépendance étant considérée comme une manière adaptative face au PTSD.
D’autres auteurs soulignent le fait que beaucoup d’anciens combattants du Viêt-Nam essaient d’échapper à l’anxiété chronique, à l’insomnie et aux cauchemars qui caractérisent le PTSD par une automédication (facteur prédictif très important de la toxicomanie), en utilisant l’alcool et les drogues. Au début il s’agit des anxiolytiques prescrits ou non par un médecin traitant, la suite étant le recours aux différentes substances psychoactives. Ces constats sont les résultats des études menées aux Etats-Unis dans les centres médicaux de l’armée américaine. Les substances psychoactives sont utilisées afin d’atténuer les effets de l’émoussement émotionnel, du sentiment d’affliction et l’auto-culpabilité déchirante, mais sont aussi employées contre les états dépressifs et les crises existentielles. Il faut souligner que l’arrêt des substances psychoactives à l’aide de programmes de sevrage peut générer une augmentation des signes de stress et précipiter des rechutes.
Toutefois, l’usage de drogues n’atténue pas les souvenirs, les sentiments de honte et de culpabilité. De même l’usage de drogues augmente les sentiments de désespoir et de culpabilité et n’améliore pas l’estime de soi. Un autre constat important est l’absence de corrélation entre l’intensité des combats et des situations vécues sur le front et l’interaction PTSD – usage de drogues (certaines personnes qui n’avaient pas participé aux combats – personnels de bureau, d’état majeur – peuvent présenter des signes plus marqués que les membres de commandos par exemple).
Le déni de la réalité chez les toxicomanes apparaît à travers l’alternation rapide de deux types de personnalité chez la même personne. Ce constat est rencontré dans l’étude des jeunes femmes toxicomanes ayant subi pendant l’enfance des viols ou des attouchements sexuels, et dont la toxicomanie représente la possibilité de se réfugier dans une autre réalité, plus sereine et sans souvenirs.
Plusieurs auteurs ont étudié la question des stress post-traumatiques (PTSD) et l’usage des substances psychoactives. Un des constats fut la prévalence élevée (30%) d’usagers de drogues victime de PTSD. Resnick et al , ont constatés sur un échantillon de 4009 femmes adultes, que chez 57% des femmes présentant une comorbidité toxicomanies – PTSD, l’événement traumatisant (agression sexuelle ou physique) précédait le début de la toxicomanie. Les auteurs de différentes études s’accordent sur le fait que la toxicomanie représentent pour cette population une tentative d’auto-médication face à la douleur morale et l’anxiété générées par les événements traumatisants.
Critères DSM PTSD (PDF) PTSD et Addictions (PDF)