Internet Cyberaddiction
CYBERADDICTION – CYBERDEPENDANCE
Cette nouvelle forme de dépendance (les premiers écrits datent de 1994 – Goldberg, 1995 – Young, Véléa), s’inscrit comme une addiction silencieuse.
Elle englobe des formes de dépendance à l’outil informatique et Internet (les groupes de discussion – chat et forums, communication synchrones et asynchrones par e-mail, l’infolisme – quête effrénée des informations, les jeux on-line), mais peut aussi représenter le support d’autres formes d’addictions (addiction sexuelle et pornographique, achats compulsifs on-line, travail pathologique – ergomanie, sectes).
Les ergomanes ou les workaholics, représentent la catégorie des dépendants au travail. Le souci majeur est lié à la productivité, le besoin pathologique, permanent de perfection, étant omniprésent. Pour une grande partie des internautes, le travail sur ordinateur, en connexion sur le Web, offre la possibilité d’accomplir et de rencontrer l’objet de leur dépendance. Ces travailleurs compulsifs privilégient le travail au détriment des loisirs et relations interpersonnelles. Afin de garder les mêmes performances, la plupart des ergomanes recourent aux substances excitantes, les “uppers” (ex. la cocaïne).
La « Conversation Assistée par Ordinateur » et l’addiction communicationnelle, s’exprime par des longues heures passées en connexion, l’image type des cyberdépendants, étant celle des personnes qui ont des difficultés de communication, qui ont une notion spatio-temporelle altérée et qui cherchent sans cesse un moyen pour exprimer leur mal de vivre. Le courrier électronique « e-mail » est un aspect de cette addiction communicationnelle : le désir intense d’en recevoir, la déception quand on en a pas reçu de messages. Le développement des IRC (Internet Relay Chat) et de l’ICQ – I seek You (je te recherche), groupes de discussion en direct avec de multiples partenaires montre cet engouement pour des nouveaux outils de communication et pour la richesse communicationnelle sans contrainte offerte par le Web.
Les grands cyberaddictifs internautes, répondent aux critères d’inclusion DSM IV dans la catégorie des joueurs pathologiques. Certains de leurs comportements présentent ces caractères addictifs : avidité, extrême plaisir tiré de l’acte, dépendance, répétition et surtout perte de contrôle. Ces jeux en réseau, mêlant la fiction, la virtualité, le ludique (Counter Strike, Everquest), ont crée déjà des inconditionnels qui vivent dans cet espace, qui ne communiquent que dans le cadre des espaces de discussions – IRC – qui leur sont dédiés, leurs manières de vie étant conditionnées par le jeu qui les occupent la plupart de leurs temps. Il en va de même pour les accros aux jeux d’argent : ils peuvent parier en utilisant les transactions électroniques, jouer dans Internet en se procurant des logiciels et des CD-ROM qu’ils sont anxieux d’acquérir dès leur sortie sur le marché. Ils sont obnubilés par l’écran de l’ordinateur et l’activité ludique qui se déroule sous leurs yeux. Une seule ombre au tableau : l’ordinateur, contrairement au casino, ne rend pas de monnaie.
La « Sexualité Assistée par Ordinateur » et la cybersexualité : « on invente une perspective nouvelle, la perspective du toucher, qui permet une sexualité à distance, la télécopulation. L’événement est inouï : jusqu’alors on n’avait jamais pu toucher à distance. Or aujourd’hui, à des milliers de kilomètres je peux non seulement toucher avec des gants de données, mais avec une combinaison spéciale je peux faire l’amour à une fille à Tokyo, ses impulsions m’étant transmises par des capteurs me permettant de faire jouir et de jouir moi-même ». Pour le cybernaute présentant un comportement addictif sexuel, l’univers sans barrières et sans limites de l’Internet, lui offre le choix et la possibilité d’accéder à ses pulsions et à ses fantasmes les plus intimes. On n’a qu’à penser aux sites dédiés à la pornographie, à l’érotisme et à la pédophilie ; les dépendants du sexe (sexoliques – sexaddicts) peuvent s’adonner librement à leur comportement et l’entretenir.
L’achat compulsif est un comportement permanent ou intermittent, caractérisé par une irrésistible envie d’acheter, une tension avant le comportement et sa résolution par la réalisation d’achats. La place de ce comportement addictif dans la présentation de la cyberaddiction, semble justifié par le fait que l’Internet offre une facilité immense pour effectuer des achats, avec une composante nouvelle : l’achat en direct. Cela a engendré aux Etats-Unis un véritable fléau social, appelé buying spree – frénésie d’acheter. Récemment on a vu apparaître une catégorie nouvelle d’acheteurs compulsifs, les boursicoteurs en ligne, certains arrivant pendant la fièvre boursière à des fortunes, richesse qui s’est évaporée dans le même temps que la prise de conscience des marchées sur le caractère fluctuant de ces investissements. On a vu ainsi, des véritables banqueroutes chez ces nouveaux millionnaires, très doués pour les spéculations on-line, mais totalement dépourvus du sens de la réalité du monde des finances.
Les cyberdépendants sont des personnes qui dans leurs efforts de combler un vide identificatoire, cherchent refuge dans la virtualité, une échappatoire à la réalité dans un monde idéal, virtuel.
CYBERDEPENDANCE REALITE OU FICTION ? (PDF)