Ecstasy
Le Los Ansegeles biodemichal institute et la Multidisciplinary association of psychedelic studies étudient en ce moment même la possibilité d’utiliser l’ecstasy pour traiter l’autisme. Pourquoi se tourner vers cette drogue illégale alors qu’il existe dors et déjà des traitements spécifiques ?
Une maladie telle que l’autiste est vécue – à juste titre – comme une tragédie par les proches des patients. La découverte, souvent vers l’âge de trois quatre ans, est occasionnée par des troubles dans le développement psychique de l’enfant, des troubles du comportement et de l’adaptabilité. Dans sa forme sévère – l’autisme de Kanner, le patient présente des signes comme l’immuabilité, l’irritabilité, des mouvements pendulaires du corps, des troubles du langage et de l’attention. Dans la forme plus légère représentée par le syndrome Asperger, les patients sont souvent marqués par l’inadaptabilité sociale, des formes de mutisme, mais ont aussi des formes de raisonnement et de compréhension qui dépassent la moyenne. Malheureusement les traitements médicamenteux sont peu nombreux – antipsychotiques, anxiolytiques, antidépresseurs – et s’adressent le plus souvent aux tableaux symptomatiques (calmer les angoisses, l’irritabilité et l’agressivité). L’essentiel du traitement repose sur différentes méthodes psychothérapeutiques – cognitivo-comportemantlistes – prise en charge socio-éducativen sciences de l’apprentissage.
Les capacités sociabilisantes des drogues comme l’ecstasy sont connues depuis longtemps, mais dans le contexte des effets secondaires occasionnés par les consommations excessives et surtout par les différents mélanges, ont gommé ces aspects positifs.
Ce n’est pas la première fois que l’on a recourt à l’ecstasy dans des conditions médicales. Qu’est-ce qui fait de cette drogue dure et illégale un bon médicament ? Et dans quels cas peut-on y recourir ?
Il existe dans la littérature scientifiques de nombreuses études sur les effets bénéfiques des drogues – cannabis pour les douleurs, le glaucome, le LSD comme adjuvant des psychothérapies.
L’ecstasy, MDMA – 3,4-methylenedioxy-N-methamphetamine, modifie et amplifie les sensations, sans altérer (du moins à des doses habituelles) le processus de la pensée et donc sans effets hallucinogènes. De ce fait Ralph Metzner (1983) catalogue cette molécule comme empathogène et Shulgin (1986) comme entactogène (permettant un contact avec le corps). Concernant la nouveauté de cette molécule, il faut se rappeler que celle-ci est toute relative. En effet, la synthèse en a été réalisée pour la première fois en 1891 par le chimiste allemand Fritz Haber. Le brevet fût déposé en 1914 par les laboratoires Merck qui pensait l’utiliser comme anorexigène. Certaines études font part d’un usage militaire pendant la première Guerre mondiale, mais cette prescription est restée sans suite. Cette molécule revient sur le devant de la scène en 1953, quand l’armée américaine (The Army Chemical Center dans le cadre du projet MK Ultra) s’intéresse à l’ecstasy en parallèle avec les recherches sur les autres drogues de synthèse (LSD). Ce projet, se proposait d’étudier l’utilisation des drogues de synthèse et des substances naturelles psychoactives permettant d’induire ou de contrôler des états modifiés de conscience chez l’ennemi potentiel. Voici quelques objectifs de ce projet : contrôler la pensée illogique et l’impulsivité des personnes afin de les discréditer en public (on était en pleine guerre froide), augmenter les capacités sensorielles et de perception, pouvoir pratiquer des lavages de cerveau médicalement assistés ou associer à d’autres techniques comme l’hypnose, altérer la personnalité, inaugurer et contrôler une dépendance affective… Les résultats de ces travaux étant peu convaincants, le projet cessa vers les années ’60.
Le premier essai de l’ecstasy fait par un scientifique, date de 1965, quand Alexander Shulgin, réalise dans son laboratoire une synthèse de MDMA. En 1976 il publia (avec Dave Nichols) les impressions issues de l’usage de l’ecstasy. A partir de ce moment (1977) l’ecstasy commence à être disponible dans la rue. A partir de 1985 aux Etats-Unis et 1986 en France, le MDMA se trouve sur la liste des substances interdites en tant que stupéfiants.
Pendant plusieurs années, l’ecstasy a été utilisé comme adjuvant dans les psychothérapies (Metzner, Grob) individuelles ou de groupe.
La plupart des usagers consomment l’ecstasy dans les soirées rave, mais il n’est pas rare actuellement de voir apparaître des consommations isolées. Dans la situation des soirées rave (situation qui a été la mieux étudiée jusqu’à présent), on doit tenir compte du contexte d’usage : beaucoup de musique très rythmée et très forte, nécessité d’assurer la fatigue, le besoin d’euphorie, une activité physique intense et prolongée (parfois 24 heures sans pause), pouvant être associée à une polyconsommation (ecstasy, alcool, cannabis), perte hydrique importante et non compensée.
Les effets commencent 30 à 60 minutes après la prise d’ecstasy, et augmentent de façon très rapide. Ils durent de 3 à 4 heures, et il existe une période de latence avant de revenir à l’état normal (2 à 6 heures), période durant laquelle l’endormissement est impossible. Les usagers éprouvent des sensations qui peuvent rappeler celles ressenties pendant les heures précédentes sans pour autant décrire un « trip » comme celui du LSD.
Parmi les situations cliniques dans lesquelles l’ecstasy a démontré des propriétés promettantes on peut citer le PTSD, me tableaux comme celui de l’autisme.
Les effets thérapeutiques de la drogue peuvent-ils compenser les risques liés à sa consommation ?
Plusieurs études étrangères démontrent certaines propriétés thérapeutiques de l’ecstasy. Ces études s’appuient sur les effets désinhibiteurs, stimulants de l’ecstasy, et ont été conduits aux Etats-Unis, en Suisse, en Israël, en Espagne et en Allemagne.
Les cliniciens estiment que l’usage de l’ecstasy permet de vaincre certaines situations angoissantes pendant l’introspection émotionnelle et d’assurer un climat de sécurité.
Face à des tableaux cliniques graves la question d’une utilisation thérapeutique de l’ecstasy mérite d’être posée.
L’ecstasy nous libère de nos inhibitions en nous rendant plus à l’aise socialement, si ces propriétés sont-elles qu’elle pourrait guérir des maladies graves pourquoi en interdire à la fois l’usage médical et récréatif ? Outre ses effets positifs en connaît-on les effets secondaires néfastes ?
L’ecstasy se présente sous forme de tablettes ou de comprimés vivement colorés chacun avec un logo suggestif (par exemple : amour – love pound, love drug), ou de poudre blanche. On l’utilise per os et rarement en sniff. Le grand danger à l’heure actuelle est le mélange que certains dealers font dans leurs cachets vendus sous le nom d’ecstasy, mais qui contiennent finalement très peu de MDMA mais beaucoup de produit de coupage très variés tels que: caféine, éphédrine, amphétamines, LSD, champignons hallucinogènes, MDA, MDE, DOB, kétamine, Valium®… Ce constat démontre la nécessité d’effectuer des « testings » dans les soirées rave, afin d’informer les usagers sur la qualité des produits qu’ils consomment. Plus de 250 comprimés vendus sous le nom d’ecstasy ont été identifié jusqu’à présent.
Dans la liste des effets secondaires, en cas d’utilisation massive on peut citer : Tachycardie, Hypertension/hypotension, Hyperthermie, Rhabdomyolyse, Insuffisance rénale, Hallucinations visuelles. Cetet liste explique la réticence des médecins et des pouvoirs publiques pour une éventuelle légalisation ou même pour des essais médicaux contrôlés.
L’ecstasy n’est pas la seule drogue utilisée dans le milieu scientifique. Quelles autres drogues dures peuvent être utilisées à des fins médicinales ? Si leur impact est tel, pourquoi ne pas légaliser leur usage strictement dans le domaine médicinal ?
En principe, toute molécule psychoactives peut avoir – au moins à court terme – des effets bénéfiques sur différents aspects cliniques des maladies psychiatriques. Mais le risque de mésusage, les risques d’addictions font que les essais cliniques et thérapeutiques ne sont pas encadrés légalement. Construisons d’abord un cadre juridique correct, protégeant les chercheurs et aussi les usagers, afin de pouvoir expérimenter et statuer sur les effets thérapeutiques.
On peut citer le cannabis, le LSD, l’ayahuasca, la kétamine, les opiacés pour se faire une brève idée du potentiel de ces molécules.