Flakka

Une nouvelle drogue, Flakka, est apparût récemment aux Etats-Unis. De quoi s’agit-il ?

Tout d’abord il fait préciser que depuis quelques années on assiste à l’apparition d’une nouvelle chimie qui a donné naissance à de nouvelles molécules. Ainsi, à partir des années 60 on parle de designer-drugs pour désigner les dérivés amphétaminiques de type phényléthylamine. Le terme designers-drugs peut être traduit comme drogue sur mesure, c’est à dire censée correspondre à un but précis, à une sensation recherchée particulière. C’est ainsi que l’on voit apparaître les smart-drugs, produits censés accroître les fonctions intellectuelles, physiques ou sexuelles.

L’existence et l’arrivée sur le marché de toutes ces nouvelles molécules est un phénomène qui ne semble pas devoir se tarir de sitôt. Chaque jour de nouvelles molécules sont inventées ou découvertes par les drug designers.

Dans ce contexte on voit de plus en plus apparaître des designer drugs très forts, avec des effets amplifiés, plus délétères au fur et à mesure que la recherche avance.

Dans le cas du Flakka, il s’agit d’une nouvelle drogue de synthèse, dotée de propriétés hallucinogènes puissantes. Cette drogue est réputée pour les états de délire très forts mais aussi par un décuplement des forces physiques des sujets.

Chimiquement il s’agit d’une drogue fabriquée à partir des composantes chimiques déjà utilisés par le passé pour la synthèse d’autres produits aussi puissants (bath sel ou sels de bain – drogue très forte, répertoriée il y a quelques années). Du point de vue de ses propriétés, Flakka se situe entre l’ecstasy (MDMA) et les métahamphétamines (Ice, cranck, meths).

On parle d’une drogue extrêmement puissante et ravageuse pour l’organisme. Quelles en sont ses conséquences d’un point de vue médical? Psychiquement que provoque-t-elle chez l’individu?   

Elle peut-être inhalée, avalée ou injectée, provoquant de vives hallucinations, des crises de paranoïa, avec un fort thème persécutif, des accès de colères et une absence complète du contrôle des impulsions, des tremblements et des palpitations très fortes, avec des élévations de la pression artérielle et donc des risques d’accidents vasculaires. Du fait de l’augmentation de la température du corps on assiste à un tableau d’hyperthermie maligne, qui peut causer dans certains cas la mort (on dénombre environ 20 cas rapportés dans la littérature de spécialité).

Flakka est décrite comme une drogue donnant une force quasi surhumaine à l’individu qui la consomme. Comment une drogue peut-elle décupler la force physique d’un individu? Est-ce la seule à avoir cet impact sur l’organisme?

Il s’agit d’un dépassement du seuil de la douleur et d’une concentration extrême sur un objectif physique à atteindre, le tout sur fond de ces troubles de l’appréciation des risques, les troubles du comportement caractéristiques de ce type de produit.

Si cette drogue en plus de provoquer l’accélération du rythme cardiaque et la hausse de la température du corps, effraie profondément les toxicomanes, comment expliquer qu’elle séduise encore ? 

On est face à un tableau de recherche de sensations poussée à l’extrême avec l’abolition de la notion de risque et une quête effrénée du maximum d’effet.

Livre :

Hautefeuille M, Velea D, « Les drogues de synthèse », PUF, Que sais-je ?, Paris, 2002

Docteur Dan VELEA
Psychiatre-addictologue
Le Docteur Dan VELEA, médecin psychiatre-addictologue-psychothérapeute est installé rue de Rennes dans le 6ème arrdt. à Paris.
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